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BLOG DE PHILOSOPHIE
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13 décembre 2017

"L'homme est un roseau pensant..." (Pascal)

« L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant »

                                                                                                                                                            Blaise Pascal, Pensées

Dans cette célèbre citation pascalienne, la faiblesse de l’homme nous frappe tout de suite. Cette citation pourrait à première vue nous heurter. Car on a l’image d’un homme dominant la nature, d’un homme, comme disait Descartes, se montrant être « maître et possesseur » de la nature. L’homme est-il vraiment faible ? Est-il comme le dit Pascal misérable ? L’homme est physiquement faible. Comparé à d’autres êtres, surtout les animaux, il est faible. C’est pourquoi Pascal le compare à un « roseau ». Il est faible comme un roseau. Sa faiblesse est incontestable. Elle se contraste effroyablement à l’immensité de la nature dans laquelle il évolue. Un être faible dans une nature immense et puissante. Pascal le décrit même l’être « le plus faible de la nature », en appuyant un peu fort sur la faiblesse de l’homme. Certes il existe des êtres beaucoup plus forts que les hommes, cependant, l’homme est lui aussi beaucoup plus fort que beaucoup d’autres êtres. Des êtres faibles et minuscules tels que les fourmilles, les mouches, les plantes sont à la merci des hommes.
Mais si l’homme est physiquement petit, faible et misérable, il est mentalement grand, digne et inégalable. Sa grandeur intellectuelle le hisse au sommet de la nature. C’est un « roseau pensant ». Il pense là où l’univers ne pense point. Et la pensée lui ouvre la connaissance de l’univers. Elle arrache l’homme de l’ignorance dans laquelle baigne l’univers et le tire vers la connaissance, vers la grandeur. Sa grandeur réside donc dans sa pensée, dans sa connaissance, dans son savoir. Et la petitesse de l’univers s’explique par son manque de pensée et de connaissance. Ainsi même si la nature est beaucoup plus puissante physiquement, plus immense spatialement, elle demeure intellectuellement beaucoup plus inférieure à l’homme. L’univers peut écraser et tuer l’homme. Une goutte d’eau suffit, elle seule, à tuer un homme dira Pascal. Mais toujours l’homme demeurera plus noble, plus digne et grand vis-à-vis de l’univers car il sait qu’il meurt.
N’oublions pas que Pascal est un homme croyant. Dans la religion chrétienne, le corps est maudit : il incarne le péché, la tentation, le mal. Il est associé au péché originel. C’est notre misère, notre petitesse. Notre salut est spirituel et non corporel. D’où l’importance qu’accorde ici Pascal à l’esprit humain. L’esprit est associé à l’univers divin. C’est lui qui nous sauve du péché originel, du mal, de la misère… C’est lui qui nous permet de renouer avec la grandeur, la noblesse que l’homme avait perdu en commettant le péché originel, en écoutant son corps et en ignorant sa pensée, son esprit. Le corps tue, l’esprit sauve. Le corps dégrade, l’esprit hisse.

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