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BLOG DE PHILOSOPHIE
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3 janvier 2020

Peut-on savoir qu'on a raison?

             


  PEUT-ON SAVOIR QU’ON A RAISON ?

 

On a l’habitude de voir souvent dans nos quartiers, dans nos lieux de travail, au sein même de notre famille, des personnes qui se disputent, qui échangent des propos très violents ou qui se battent. Des personnes en total désaccord, chacun ayant la certitude d’avoir raison et que l’autre a tord. Or, il est très peu probable sinon impossible que tous les deux aient raisons : si l’un a raison, ce que probablement l’autre a tord sans le savoir. D’où la question du sujet : peut-on savoir qu’on a raison ?

Quand on pense qu’on a raison, qu’on dit vrai, ce qu’on se base généralement sur des preuves ou au moins des raisons qui semblent être pour nous vraies et évidentes. On pourrait donc savoir qu’on a raison en accordant notre confiance à nos preuves, à nos certitudes. Cependant, il pourrait nous arriver de nous tromper sur la vérité de nos preuves par ignorance ou par erreur. On pourrait donc avoir tord tout en pensant avoir raison. Le sujet proposé soulève donc un problème philosophique qui nécessite une analyse philosophique.

Dans l’analyse qui suivra, il s’agira d’abord de montrer que nous pouvons savoir qu’on a raison si nous disposons des preuves solides. Il s’agira ensuite de montrer que les certitudes à notre disposition peuvent êtres trompeuses et erronées. Enfin, il sera souligné l’importance de la critique de soi et de l’autre vis-à-vis de nos vérités.  

 

 

Penser qu’on a raison n’est pas possible sans avoir des raisons à la base. On pourra savoir qu’on a raison, qu’on dit vrai parce que nous pensons avoir les preuves qui prouvent ce que nous avançons. Ces preuves peuvent êtres des preuves matérielles, c’est-à-dire des éléments matériels, des choses donc concrètes.

Par exemple, mon camarade de classe m’a volé mon téléphone portable et mon ami l’avait vu cacher dans son cartable. Si mon ami affirme que c’est mon camarade de classe en question qui a volé mon téléphone et que ce dernier nie de l’avoir volé, alors on aura deux élèves qui prétendent tous les deux avoir raisons. Mon ami dit qu’il a raison parce qu’il sait que mon camarade a volé mon téléphone, le camarade en question dit qu’il n’a pas volé mon portable et que mon ami a tord. Qui a tord et qui a raison ? Pour déterminer qui a tord et qui a raison, il suffit au professeur de demander à chacun de prouver qu’il a raison. Il demandera ainsi à l’élève accusé d’avoir volé le téléphone d’ouvrir son cartable pour prouver que le téléphone en question ne se trouve pas dans son cartable et pour ainsi prouver qu’il n’a pas tord. Et au bout du compte, si on trouve le téléphone dans son cartable, mon ami avait donc raison et on a la preuve concrète devant nous sinon il avait tord.

Et les preuves ne sont pas toujours matérielles, il pourra s’agir des preuves intellectuelles (raisonnement, démonstration…). Ainsi, il est possible de montrer qu’on a raison en développant des démonstrations ou des raisonnements logiques sur des vérités théoriques. Les preuves matérielles ne suffissent pas pour les vérités théoriques. En effet, pour les vérités mathématiques, il est nécessaire a priori de disposer des démonstrations ou des théorèmes mathématiques. Si ces démonstrations sont théoriquement validées, elles seront par la suite soumises à des expériences pratiques. C’est le cas aussi pour les vérités physiques ou chimiques.

Mais Il n’est pas toujours possible  de prouver ses vérités. Il y a des vérités que nous ne pouvons pas prouver aux autres même si ce que nous disons est vrai. C’est généralement ce qui concerne les vérités dites métaphysiques ou les vérités religieuses. A ce sujet, les religions dites révélées reposent sur des révélations divines faites aux prophètes. Or les prophètes qui avaient reçu ces révélations disaient dire la vérité divine (ou la parole de Dieu) mais les gens ne les croyaient pas parce que les prophètes ne pouvaient pas toujours prouver ce qu’ils disaient. C’est pourquoi beaucoup de prophètes ont été traités de fous. Et quand ils déploient des preuves magiques (surnaturelles), ils étaient qualifiés de magiciens. Ainsi, on peut savoir qu’on a raison mais cela ne nous garantit pas toujours que  nos vérités seront acceptées par les autres.

 

 

On voit bien que quand on a raison on a raison parce qu’on a des preuves à notre disposition. Mais si l’un a raison, ce que souvent l’autre a tord. Alors comment expliquer que mon interlocuteur qui pensait lui aussi avoir raison puisse avoir tord ?

On peut dire que s’il a tord ce que ses preuves ne sont pas valables. Il pensait avoir des preuves solides et sérieuses, mais il se rend compte qu’il avait tord d’avoir pensé qu’il avait raison. Pour expliquer cela, il est possible de dire qu’il a tord parce qu’il n’a pas bien jugé et bien vérifié ses preuves. Il a accordé plus de crédit à la croyance de sa vérité plutôt qu’à la certitude de sa preuve. C’est le fait de trop appuyer sur la croyance qui pousse à l’erreur.

En évidence, croire qu’on a raison, ce n’est pas savoir qu’on a raison. On peut croire qu’on a raison sans avoir vraiment raison. La croyance repose généralement sur des idées (propositions) sans preuves et donc peu sûres. La vérité du cœur ne peut pas être universelle, seule la vérité de la raison, comme le soutient Malebranche, est universelle. De ce fait, c’est le fait de croire en la vérité de notre propos sans vérifier si nous disposons les preuves nécessaires qui nous conduit à prétendre d’avoir raison sans avoir vraiment raison. C’est la croyance qui nous conduit donc souvent à l’erreur. Disons alors qu’il n’est pas toujours possible de savoir qu’on a raison, car notre prétendu savoir ne repose pas toujours sur des certitudes universelles et indiscutables, mais souvent sur des opinions, des croyances subjectives incertaines. D’où les désaccords, les débats, voire même les conflits entre les hommes.

Par ailleurs, ce n’est pas seulement l’ignorance ou l’incertitude qui nous empêchent de savoir que nous avons raison mais c’est aussi et surtout l’orgueil ou l’intérêt qui nous conduit à nous cramponner à des idées que nous savons être fausses. La poursuite de nos intérêts nous pousse à nous aveugler sur la vérité et de par mauvaise foi présenter le faux pour vrai pour assurer un avantage quelconque ou pour ne pas reconnaître par orgueil son tord. Raison pour laquelle nous voyons des parties se livrer un combat juridique chaque partie prétendant avoir raison. D’où la nécessité dans ce cas de l’intervention d’une partie tiers impartiale telle la justice pour départir les deux parties en conflit. C’est la justice qui rendra le verdict et qui dira juridiquement qui a tord et qui a raison. On ne peut pas donc associer le tord toujours à l’ignorance ou à l’erreur.

Le tord peut ainsi être envisagé en toute connaissance de cause. Il s’agit donc dans ce cas précis d’un tord volontaire et voulu et non plus d’un tord involontaire. Dans ce cas, celui qui commet le tord sait qu’il a tord et qu’il a tord de faire le tord à l’autre. Il sait donc clairement qu’il n’a pas raison de faire ce tord. Il y a celui qui prétend avoir raison sans savoir qu’il n’a pas raison, et qui se rendra compte plus tard ou trop tard qu’il avait tord. Mais un autre est celui qui est dans le tord tout en sachant qu’il n’a pas raison et qu’il est loin du vrai et du juste. Ce dernier sait alors qu’il a tord et qu’il n’a pas donc raison, mais il ne veut pas l’accepter. On peut donc savoir qu’on n’a pas raison, mais savoir n’empêche pas vouloir.

 

 

Il est clair que l’homme ne peut pas donc toujours savoir véritablement qu’il a raison ou qu’il dit vrai. Car, comme on l’avait vu dans l’analyse précédente, nos savoirs peuvent être erronés. En se basant sur nos croyances, ou sur des certitudes qui nous semblent solides, il pourrait nous arriver de se tromper. Pour savoir véritablement si le savoir que nous avons de ce que nous pensons être vrais est valide, nous devons toujours confronter nos idées à celles des autres. Il est dangereux de penser dogmatiquement avoir raison et rejeter systématiquement le point de vue de l’autre. La confrontation de nos points de vue aux points de vue des autres nous permettrait de savoir si ce que nous pensons savoir vrai est vrai ou si ce que nous pensons savoir vrai est faux dans le sens où il est prouvé par les autres comme tel.

On pourrait penser avec Malebranche que nous possédons tous une « Raison universelle ». De ce fait, est vrai ce qui est universellement établi comme une vérité certaine et prouvée. C’est cette universalité de la vérité qui avantage la science (et surtout les sciences dures) sur les autres disciplines (les sciences humaines). Ce qui nous semble être vrai doit donc être admis par les autres comme vrai s’il est véritablement vrai. Ainsi notre savoir sur notre vérité doit être confirmé par les autres pour être valide.

Par ailleurs, si la vérité de la raison peut être jugée par la raison des autres, il n’en est de même pour les croyances. On peut avoir une raison universelle, mais on ne peut jamais avoir un cœur universel. De ce fait, nos croyances, nos convictions seront toujours subjectives et personnelles. Comme les sont d’ailleurs celles des autres. Pour cela, comme les autres ne peuvent pas nous être d’une grande utilité pour la vérification de nos croyances, car eux-mêmes noyés dans leurs propres croyances, il faudrait que nous nous donnions nous-mêmes la possibilité de douter de nos croyances pour ne pas prendre nos croyances pour des certitudes absolues. Faire confiance absolument et aveuglement à nos croyances et à nos propres opinions peut être une attitude très désastreuse : source de violence, de fanatisme, d’extrémisme (surtout religieux). Nous devons donc être très prudents et très critiques vis-à-vis de nos croyances ou de nos supposées vérités afin de les certifier.

En ce sens, il est intéressant de s’inspirer du doute cartésien. Descartes avait cherché à vérifier dans sa première de ses méditations métaphysiques si ses idées et ses connaissances étaient solides et indubitables. Pour faire cela, il s’est appuyé sur un doute hyperbolique. Le doute hyperbolique étant une méthode qui nous donne la possibilité de soumettre toutes nos certitudes à un doute sévère pour savoir si elles sont si solides pour pouvoir résister à ce doute méthodique. C’est par cette méthode que Descartes a pu se séparer d’un bon nombre d’opinions fausses et incertaines mais reçues depuis longtemps pour des certitudes absolues.  Il est à préciser qu’il ne s’agit nullement ici d’un doute pessimiste qui empêche toute possibilité de savoir le vrai, mais d’un doute provisoire dans le but de distinguer le vrai du faux, le vraisemblable du véritable vrai.

 

 

Il était question dans sujet de savoir si la personne est capable de savoir si elle a raison ou pas. Quand nous défendons une idée (une vérité), ce que nous nous basons sur des raisons que nous pensons être certaines et vraies. Ce sont ces certitudes qui nous poussent à prétendre avoir raison et détenir la vérité. Mais ces certitudes ne sont pas véritablement certaines et vraies. Elles ne peuvent être que le résultat de notre croyance et donc sans fondement réel. Ce qui explique notre attachement à des certitudes creuses et illusoires. D’où la nécessité de confronter ses certitudes à celles des autres pour s’assurer de leur vérité ; et surtout d’être toujours muni de doute, d’esprit-critique pour s’éloigner de  toute attitude dogmatique ou fanatique dangereuse pour la vérité et pour le vivre-ensemble.

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Commentaires
R
Cet quoi la problematique du sujet?
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C
Messieurs je vs remercie chaleureusement au nom de tout le bacheliers surtout au nom de tout le candidat de terminale litterraire de lycée Hodane 4
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