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BLOG DE PHILOSOPHIE
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4 mai 2019

« L’homme est un être qui est ce qu’il n’est pas et qui n’est pas ce qu’il est»

 

« L’homme est un être qui est ce qu’il n’est pas et qui  n’est pas ce qu’il est» 

                                                                        

                                                                               SARTRE

 

Cette formule, extraite de l’Etre et le Néant de Sartre, résume parfaitement bien la philosophie existentialiste du philosophe Sartre. L’existentialisme est une doctrine philosophique qui professe que l’homme n’a pas une essence (ou une nature) dont dépendrait son existence, mais qu’il est, au contraire, un être (libre) qui se détermine dans son existence indépendamment de toute essence préalable. Avec son existentialisme, Sartre s’oppose à la philosophie essentialiste qui soutient que chaque homme ne peut être que ce que son essence (sa nature) a fait de lui. Une philosophie qui avec son essentialisme remet en question la liberté de l’homme dans son existence, ce qui semble révolter Sartre, un philosophe qui soutient avec ferveur la liberté de l’homme.

Par conséquent, pour l’essentialiste qui affirme « je suis ce que je suis », Sartre objecte qu’il n’est pas ce qu’il est et qu’il est ce qu’il n’est pas. Dans son existentialisme, Sartre cherche à montrer que l’homme est un être qui évolue avec le temps et que l’existence (temporelle) détermine ce qu’il est et qu’il sera. Pour cela, ce que l’homme est actuellement dépend de ce qu’il a été, c’est-à-dire de son histoire, de son passé. Mais actuellement, il n’est pas ce qu’il était avant, dans le passé : il n’est pas cet élève qui était en classe de terminale et qui préparait son bac ; il est aujourd’hui un homme qui travaille, il est un médecin qui soigne des malades, qui a une famille. Mais même s’il n’est pas présentement ce qu’il a été, il est tout de même en continuité avec ce qu’il a été (son passé), il ne serait aujourd’hui un docteur s’il n’était pas hier un élève. Il est donc son passé tout en étant un présent qui n’appartient pas encore à son passé pour le moment, à l’instant présent. L’homme est donc son passé, ce qui n’est plus, ce qu’il a été mais qu’il n’est plus. Il est lié à son passé par sa mémoire, par son histoire.

L’homme est ainsi ce qu’il n’est pas (ou plus), mais l’homme est aussi ce qu’il n’est pas. Ce qu’il est maintenant n’est pas ce qu’il est toujours, ou ce qu’il sera toujours. Son passé certes pourrait avoir un lien avec son futur, mais son avenir n’est pas inéluctablement la suite de son passé. Sujet libre, « condamné à être libre », comme l’affirmait Sartre, il a toujours la liberté de choisir entre plusieurs options qui s’offrent à lui, de changer ce qu’il a été ou ce qu’il est présentement, de prendre un autre chemin, d’opter pour des nouvelles possibilités. Tout est possible dans sa vie, dans son avenir, dans son futur. Personne ne pourra prévoir, prédire ce qu’il sera dans le futur comme on pourra prédire un objet, un phénomène (par la science). Son libre-arbitre est imprévisible, indéterminé. Il pourrait être dans l’avenir autre que ce qu’il était dans le passé ou ce qu’il est dans le présent. Il pourrait être toujours le même être, avec les mêmes comportements. Il pourrait changer ses comportements, se comporter autrement qu’avant : il se détermine tout seul, librement.  

Ainsi, Sartre pense que l’homme est un être sans essence. Il n’a pas une essence prédéterminée avant sans existence. Ce qu’il est, ce qu’il sera se détermineront dans son existence : son existence précède son essence. C’est son existence qui détermine son essence (ce qu’il est), ce n’est pas son essence qui détermine ce qu’il est (dans son existence). Ainsi, l’homme est un être qui se détermine, via sa liberté, dans son existence : ce qu’il est maintenant n’est pas ce qu’il était ou ce qu’il sera. Il n’est pas donc ce qu’il a été, ni ce qu’il est, ni ce qu’il sera. Ce qu’il sera ne sera jamais absolument déterminer par ce qu’il a été, ou ce qu’il est immédiatement. L’homme est donc cet être indéterminé, sans nature, en perpétuelle évolution, toujours un autre que ce qu’il est (ou a été). Il est toujours un « projet », un « pont » entre son passé (ce qu’il a été), son présent (ce qu’il est) et son futur ou avenir (ce qu’il sera). Il est donc à la fois son histoire et son futur.

Pour conclure disons que pour Sartre, l’homme « n’est pas définissable » car il « n’est d‘abord rien »,  « il ne sera qu’ensuite, et il ne sera tel qu’il se sera fait ». Pour Sartre, l’homme est donc « ce qu’il se fait » dans son existence et non ce que son essence a fait de lui, car « il n’y a pas de nature humaine ».

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